Environnement (touchée juste ?)

Publié le par ôperú

Lorsque l'on commence un volontariat, une année semble une éternité...surtout au début où l'on patauge, on cherche de nouveaux repères, on apprivoise une nouvelle culture et on appréhende une langue. Un jour on regarde son passeport, le tampon de la douane à l’arrivée… Et puis 6 mois sont passés sans que l’on n’ait rien vu venir. Je peux vous faire un bilan de ces six mois mais il sera forcément incomplet. Incomplet parce que je n’ai pas encore la distance, le recul nécessaire pour cerner les contours si flous de mon expérience, pour vraiment voir tout ce que j’ai appris. Il sera sans doute incompréhensible pour vous, car la culture péruvienne est si différente de la nôtre que j’aurais beau tourner mes phrases dans tous les sens, il est possible que vous vous disiez comme Obélix à Astérix : « Ils sont fous ces péruviens ! ». Cependant, j’aime les défis et je tiens à relever celui-là… Bizarrement, c’est le sens du toucher qui mettra le plus en valeur mon discours.

Après 6 mois ici, je suis touchée en plein cœur par un pays que je n’ai déjà plus envie de quitter, où les portes sont comme les cœurs, grandes ouvertes. Je ne suis plus protégée d’aimer, je souffre d’aimer plus fort cependant j’en deviens plus humaine, mais plus dure à la fois…Je suis devenue le paradoxe péruvien, garder en mémoire la dureté de la vie mais oublier tout pour vivre le moment !

Je touche à peine du doigt l’étendue de mes capacités, car j’ai déjà parcouru un chemin jusqu’ici inimaginable pour moi jusque là. Aurais-je pensé avoir la force de vivre seule dans un quartier populaire pendant un an ? Aurais-je imaginé pouvoir donner des cours d’anglais en espagnol ? Aurais-je songé… ? Tout était prévu, rien n’était calculé, personne n’y aurait cru et pourtant…Je suis inachevée et je l’étais avant, mais j’avance et repousse mes limites et tant pis pour les défauts !

Je touche de près Betty, Abraham, Melissa, Gali, Robin, Carmen, Herbert et les autres. Ils font partie de ma famille péruvienne, et comme une famille, il y’a des moments on a envie que d’une chose…souffler mais c’est pour mieux revenir les étouffer d’amour en les embrassant très fort.

Sans avoir l’air d’y toucher, je ne supporte plus les caractéristiques des occidentaux et je me rends compte comme j’ai du les choquer en arrivant. Toutes ses paroles coupées car je ne savais pas écouter, ces mots criés pour se faire entendre de quelqu’un qui écoute déjà, ces saluts perdus car j’ai croisé des gens et pas des ombres…

Enfin on m’a fait toucher les épaules car j’ai cessé de résister, de me cacher derrière un masque car on est là pour occuper une place, et que le meilleur service à rendre aux autres c’est d’être, d’exister…pour qu’eux aussi puisse exister aussi.

 

Voilà, je vous ai touché quelques mots de mon bilan de mi-parcours…Touchez du bois pour toucher au port de vos vies vous aussi !

coucher de soleil

Publié dans Quotidien

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M
Et moi je suis touchée par cet article qui arrive à transcrire par des mots ce que je vis ici aussi ... Touchée mais pas coulée... ;)
Répondre
Ô
<br /> <br /> On est jamais coulée...on boit juste la tasse et c'est pas toujours agréable...Comme tu dirais !<br /> <br /> <br /> Besos<br /> <br /> <br /> <br />