Vis ma vie de volontaire !

Publié le par ôperú

J’ai l’habitude de dire à certains occidentaux venus me visiter que les péruviens sont ainsi ou qu’ils ont telles habitudes…Pourtant, qui pourraient prétendre définir une réalité en regardant une photo sans avoir vu hors du cadre !

Pourtant, sans aucune forme de modestie, j’ai osé dire cela…quelle blague !

Alors maintenant, je dois demander pardon car j’ai réalisé ce week-end que, plus l’expérience est éloignée de ce dont on est habitué petit, plus on a le risque de manquer d’humilité et se croire super fort et de tout savoir sur tout.

 

Pour vous resituer le contexte, je me suis rendue il y a environ 2 mois à une formation interculturelle à l’alliance française et j’ai rencontré une autre volontaire, Lucile, avec qui j’ai bien accroché. Entre nos différentes indisponibilités, nous n’avons pu nous voir (de nouveau) que ce week-end. Vous connaissez tous plus ou moins mon environnement quotidien, celui de Lucile est totalement différent. Elle étudie les mouvements sismiques (au Pérou…comme c’est étonnant !) et habite dans une très belle maison et surtout dont TOUTES les façades sont finies (donc imaginez l’intérieur !).

J’ai donc passé le week-end chez elle. Nous avons mangé dans un restaurant qui sert autre chose du riz blanc avec des patates ! Nous sommes allées faire du shopping, elle m’a invité à une soirée avec des expatriés, j’ai fait du risotto dans des casseroles Tefal et sur des plaques à induction, j’ai pris un cours de dessin, j’ai dormi dans le silence complet et j’ai pris une douche tiède (je suis pas encore prête à retourner à l’eau chaude)…Alors, je vous vois venir tous là, bande de moules : « c’est pareil qu’en France ! ».

Certes !

D’ailleurs, c’est l’argument de Lucile pour dire qu'elle n'a de volontaire que le nom.

Pourtant, elle est venue dormir une nuit à Zapallal. Elle a expérimenté la nuit sur un matelas inconfortable, elle a senti les odeurs de la rue auxquelles je suis maintenant habituée, elle a fait la cuisine dans des casseroles qui accrochent et elle a poncé un meuble pour le projet des scouts. Elle prenait des photos tout le temps, et je me suis surprise à être amusée de son étonnement…C’était comme si j’avais en face de moi, une gamine qui découvre la mer pour la première fois. Elle avait le regard que j’ai perdu quand je suis arrivée…plein de curiosité, d’émerveillement, mais aussi critique. Décidemment, la routine est aussi inéluctable dans un quartier comme Zapallal…instinct de survie ou acculturation, je ne saurais dire mais même si je suis triste de partir et de laisser tous ceux que j’apprécie ici, je reviendrais en France pour construire une nouvelle routine et pouvoir à nouveau la briser par une nouvelle expérience…pour garder mes yeux d’enfants.

Publié dans Quotidien

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