Sobriquets

Publié le par ôperú

Les péruviens ont tout un tas de sobriquets pour interpeller quelqu’un.

 

Tout d’abord, je vais vous faire une liste non exhaustive des qualificatifs les plus répandus.

Il faut d’abord savoir qu’ils emploient beaucoup le suffixe –ito (masculin) ou –ita (féminin) pour manifester leur attachement affectif à une personne. Ainsi il n’est pas rare d’entendre Bettycita, Hermanito, Hijito ou Juniorcito…cela n’ayant rien à voir avec la taille de la personne puisque j’ai également droit, malgré mes 1m76, à ce genre de diminutif.

On trouve également, les qualificatifs d’une mère à son fils : « Hijo », d’un jeune homme à sa copine : « negrita », ou même d’un ami à un autre : « Chino » (à la condition que ce dernier vienne de la selva puisqu’ils ont des traits asiatiques).

Il y a bien sûr également les surnoms faisant référence soit à l’histoire de la personne, soit à son apparence physique. Ainsi deux des plus anciens frères des écoles chrétiennes ont respectivement droit à « Chino » et à « Pepe Condor ». Le premier s’appelant en réalité Guillermo, a vécu 30 ans en Chine d’où son surnom (qui n’a rien à voir avec le « Chino » venant de la selva !). Le second s’appelle José et doit son surnom à son grand âge et à son nez qui ferait pâlir Cléopâtre. En effet son appendice nasal a la particularité d’avoir la forme d’un bec de…condor ! Pour la petite anecdote, un médecin lui a demandé l’autorisation de garder son nez à son décès tellement vraiment il n’y a qu’un catalan pour posséder un appendice pareil.

Je pourrais continuer ainsi cette liste, mais j’avoue que l’imagination des péruviens dépasse les limites de ma mémoire et je n’arriverai pas à me souvenir de tous ces noms que j’entends chaque jour. Le principal à retenir est que lorsque l’on vous appelle par votre prénom, il vaut mieux généralement vous enfuir en courant car ça risque de barder pour vous !

 

Pour terminer ce charmant article, je vais énumérer les qualificatifs auxquels j’ai eu droit depuis mon arrivée ici…certains n’étant pas du meilleur goût !

Mon prénom étant quasi imprononçable pour des hispanophones, je n’ai encore trouvé personne réussissant à m’appeler correctement. J’ai ainsi droit à « Mariot » ( ?), « Mariom », « Marrrion » (façon r castillan), « Majion » (façon jota castillane) ou comble de l’exagération du son « on » n’existant pas ici à « Marionnn ».

Les premiers temps, ne sachant de quel pays je venais, et vu ma peau définitivement trop claire pour être péruvienne, j’ai eu droit à « Gringa ». Ce qualificatif n’englobant pas seulement les habitants d’Amérique du Nord mais désignant de manière large les personnes à la peau claire. Enfin, je vous avoue que même sachant cela, j’ai toujours du mal quand on m’appelle ainsi. Le seul avantage étant que cela donne lieu à des discussions intéressantes sur les relations franco-américaines.

Après explications auprès des personnes concernées que définitivement je n’aimais pas « Gringa », j’ai eu droit à « Francesa » ou encore à « Chica » de la part des personnes me connaissant plus intimement.

Puis le temps a passé et j’ai définitivement fait partie du paysage ventanillien et j’ai eu droit et ai encore droit au qualificatif de « Mamacita » qui n’englobe pas seulement les mères de famille mais manifeste une proximité réelle avec la personne.

Enfin, je terminerai par les surnoms dont m’affublent si gentiment et si respectueusement les hommes du quartier. Certains étant plus agréable à entendre : « Linda », « Guapa » ou encore « Hermosa ». D’autres étant carrément irritants : « Eyh ! Rica* »…auquel j’ai envie de répondre à chaque fois : « No soy una comida, burro !** » (*Eh ! Bonnasse **Je ne suis pas un plat, abruti !). Certaines fois, le surnom de « Gringa » se manifeste par un « Hello » ou «Good Morning »…ah non désolée, je m’appelle Marion.

Je terminerai avec le sifflement qui 5 fois par jour a le don de m’amuser ou de m’agacer suivent les jours mais qui de toutes façons me surprend moins que les klaxons des combis imitant le même sifflement…j’aurai au moins eu l’expérience d’avoir été sifflée par une voiture...La réalité rejoint parfois la fiction et M. Tex Avery n'était pas loin de la vérité !

loup tex avery

Publié dans Quotidien

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Haha évidemment j'ai le même problême avec gringo, et le même agacement, mais j'ai jeté l'éponge. C'est que généralement c'est vraiment pas dit pour agacer. Alors on fait face à de<br /> l'incompréhension si on montre son agacement.<br /> Bon, mais j'écrivais pas pour ca. Juste pour dire que t'as oublié un autre surnom, Michelle... Je laisse le soin à ta mémoire de te rappeler lequel. Indice : il est dissimulé dans ce commentaire...
Répondre
Ô
<br /> <br /> Eyh Yul...hay solo tu que me llamas Michelle...eso no vale la pena de escribirlo ! Besos de la Rica !<br /> <br /> <br /> <br />